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Communiqué de presse : d'éminents économistes de l'UE et la BCE mettent en garde : Business first promu à la Chambre des députés au détriment des droits humains, du climat et de l'environnement

  • stevenurbanski
  • il y a 12 minutes
  • 3 min de lecture

Luxembourg, le 20 mai 2025 – Alors que l’urgence climatique et les violations des droits

humains exigent des actions fermes et cohérentes, le gouvernement luxembourgeois et une

majorité à la Chambre des députés optent pour « Business first ».


Lors de son discours sur l’état de la nation, le Premier ministre Luc Frieden a déclaré :


« À l'échelle européenne, nous soutenons également les efforts visant à alléger la charge

administrative et réglementaire pesant sur nos entreprises. Avec, par exemple, les

propositions dites "Omnibus", la Commission européenne entend simplifier le cadre

réglementaire sans pour autant négliger les objectifs politiques de ces textes. »


Une déclaration qui est contrecarré par une déclaration d’un collectif de 90 économistes

éminents de l’Union européenne. Leur verdict dans la déclaration « Beyond short-term

profits « est sans appel : le paquet « Omnibus » constitue un recul majeur, et ils expriment

leur désaccord avec une conception de la compétitivité qui accepte l'externalisation des

coûts sociaux et environnementaux au détriment de la nature, du climat, des travailleurs et

d’autres personnes concernées.


« Avec la proposition Omnibus, la Commission européenne choisit de récompenser le

lobbying à courte vue des entreprises au détriment des personnes, de la planète et de la

résilience économique à long terme », souligne le professeur Johannes Jäger, un des 90

signataires de la déclaration Beyond short-term profits.


Les économistes dénoncent une déréglementation opportuniste et irresponsable. Ils

appellent instamment les institutions européennes à garantir une mise en œuvre rapide et

ambitieuse de la directive sur le devoir de diligence (CSDDD), pierre angulaire du Green Deal européen. Dans leur déclaration commune, les économistes affirment que les tentatives de dilution de la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable

(CSDDD) ne sont pas seulement politiquement à courte vue, mais aussi économiquement

infondées.


Luxembourg : la majorité enterre la responsabilité du secteur financier


Le 15 mai, une motion à la Chambre des députés proposait que le Luxembourg s’oppose à la suppression de la clause de révision prévue par la directive CSDDD — clause essentielle pour déterminer si le secteur financier doit, lui aussi, répondre de ses impacts sur les droits

humains et l’environnement. Résultat ? Les députés du CSV, du DP et de l’ADR ont voté

contre, refusant même d’étudier l’idée que le monde de la finance puisse être tenu

responsable.


Cette posture est en contradiction flagrante avec les recommandations de la Banque

Centrale Européenne, qui affirme sans détour :


« Les entreprises financières réglementées ne devraient pas être traitées différemment des

entreprises d'autres secteurs, y compris dans le cadre de la CSDDD. […] Pour que la finance

privée puisse gérer efficacement les risques et soutenir la transition verte de l'économie

réelle, il est essentiel que les exigences réglementaires et législatives soient cohérentes entre

les secteurs1. »


En clair, une majorité luxembourgeoise composée du CSV, DP et ADR refusent toute

responsabilisation du secteur financier.


« Il serait fatal de continuer à promouvoir une déréglementation au détriment des droits

humains, du climat et de l’environnement, et de ne pas écouter les voix des économistes et de la BCE. Une telle incohérence politique va aussi à l’encontre des recommandations de l’OCDE, qui appelle le Luxembourg à appliquer les règles de durabilité au secteur financier et à donner l’exemple en matière de conduite responsable », rappellent les responsables de

l’Initiative pour un devoir de vigilance Luxembourg.


Conclusion : Le gouvernement et la majorité parlementaire s’alignent sur les intérêts à

courte vue des puissants lobbys économiques, foulant au pied les principes de justice

climatique, de droits humains et de cohérence politique. Le message qu’ils donnent est clair : le profit passe avant la planète et avant les peuples.



Retrouvez le fichier PDF du communiqué de presse ci-dessous :



Retrouvez également ci-dessous la déclaration "Beyond short term profits" des 90 économistes de l'Union européenne :



Retrouvez également une caricature illustrative en lien avec la thématique :



 
 
 

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