Communiqué de presse : Menaces de dérégulation Omnibus : où en sont les eurodéputés luxembourgeois et le gouvernement ?
- Initiative
- 29 sept.
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Luxembourg, le 29 septembre 2025
À quelques semaines de votes décisifs au Parlement européen – en commission JURI le 13 octobre, puis en session plénière – sur la proposition de dérégulation dite « Omnibus de
simplification » de la Commission von der Leyen, l’Initiative pour un devoir de vigilance (IDV)
publie les résultats d’un sondage mené auprès des six eurodéputés luxembourgeois et réagit
à la communication du gouvernement sur sa position dans les négociations au Conseil.
Des positions contrastées au Parlement européen
Les réponses au questionnaire d’IDV révèlent des clivages nets :
• Tilly Metz (Verts), Charles Goerens (DP) et Marc Angel (LSAP) défendent une
approche ambitieuse, préservant l’intégrité de la directive CSDDD et la prise en
compte des droits humains, sociaux, climatiques et environnementaux.
• Fernand Kartheiser (ADR) opte sans ambiguïté pour l’abandon de toute ambition :
une vision « Far West » où déréglementation et recherche effrénée du profit priment
sur les droits fondamentaux.
• Isabel Wiseler-Lima et Martine Kemp (CSV, PPE) n’ont pas souhaité répondre,
arguant d’un format trop tranché. IDV interpelle néanmoins : est-ce un manque de
courage politique pour clarifier leurs positions, ou la volonté de se garder la possibilité
de basculer – vers les forces progressistes ou, au contraire, vers la droite radicale et
nationaliste, au risque de céder aux injonctions de l’administration Trump ?
Transparence et position du gouvernement : un pas en avant, mais des zones
d’ombre
IDV salue l’effort de transparence du gouvernement – rare dans ce type de négociations – et
quelques signaux positifs : opposition à un relèvement drastique des seuils qui aurait vidé la
directive de sa substance, et soutien, du moins en principe, à une approche globale de
l’identification des risques lors des réunions d’experts.
Mais de sérieuses inquiétudes demeurent : absence de position ferme sur la responsabilité
civile des entreprises ; ambiguïtés sur l’approche fondée sur les risques, finalement sacrifiée
« dans un esprit de compromis » en contradiction avec les Principes directeurs des Nations
Unies ; réduction de l’enjeu climatique à une question procédurale de contrôle, au lieu de
défendre la clause de mise en œuvre effective des plans de transition climatique, indispensable pour respecter l’Accord de Paris. Enfin, le silence du gouvernement persiste
sur un point clé : la clause de révision sectorielle (article 36), soutenue par la Banque
centrale européenne, qui permettrait enfin de responsabiliser le secteur financier. Les résultats détaillés du sondage réalisé auprès des eurodéputés :